top of page
JSV - Bannière publicitaire (1).png

À toi, chère cliente qui a booké sur Internet... parce que je t'ai dit de le faire.

[Histoire vraie] Chère voyageuse, Ça fait quelques semaines qu'on s'échange des courriels. Tu as trouvé mon blogue, t'as compris que j'étais conseillère en voyages, tu m'as contactée parce que t'avais besoin de conseils pour une situation un peu complexe. Je t’ai répondu, j’ai répondu à tes questions, je t’ai suggéré des solutions. J’ai trouvé ton projet cool, et je t’ai laissé savoir que ça me ferait plaisir de t’aider à booker quand viendrait le temps. Plusieurs jours plus tard, voire même quelques semaines, tu m’as écrit à nouveau pour me dire que tes plans avaient changé. Tu étais maintenant à la recherche d’un vol vers une destination complètement différente, pis tu m’as fait penser à moi. À moi qui sait pu où donner de la tête, qui cherche continuellement à se brancher sur une idée de prochaine destination. Encore une fois, j’ai trouvé ton projet vraiment l’fun. On a commencé à faire des recherches ensemble. Chère voyageuse, tu le savais pas à ce moment-là, mais l’industrie des vols est sans pitié pour les gens qui, comme moi, tentent de gagner leur vie en vendant des voyages. Il arrive souvent que les compagnies aériennes sont mortes de rire et affichent des prix sur leur site web, se revirent de bord et offrent exactement les mêmes prix aux agences de voyages… sans leur verser de compensation. Évidemment, pour faire notre épicerie, nous autres, on n’a pas ben ben le choix d’ajouter un p’tit montant pour payer les heures qu’on a mises à travailler sur le dossier. Je t’ai donc donné des prix qui étaient plus élevés que ceux que tu trouvais sur le web. T’as été une vraie soie, une cliente adorable. Tu me l’as pas dit sur-le-champ, mais tu savais très bien que ça te coûtait plus cher et, parce que tu es reconnaissante envers le travail et les services que je t’ai offerts, tu m’as dit “Ok, go, on le prend”. J’étais contente, parce que dans la vie d’une travailleuse autonome, chaque sou gagné est important et compte. Puis tu m’as posé des questions sur les changements de date après achat. J’ai regardé avec mon fournisseur, et les frais s’élevaient à 350$ pour effectuer un changement sur la date de retour. Il y a eu un petit silence, et tu m’as dit que sur le site web de la compagnie aérienne, le frais annoncé était de 75$. Malgré ça, tu as voulu continuer avec moi. J’ai senti quelque chose de tellement sincère dans ta voix, tellement “vrai”, que j’ai arrêté de prêcher pour ma paroisse une seconde pis j’t’ai posé la question “Chère voyageuse, le vol que je suis en train de te vendre, tu le vois à combien sur le site de la compagnie?” Il était 100$ de moins que mon prix - et don’t get me wrong, croyez-moi, j’avais pas ajouté un frais de 100$. Le prix de base de mon côté était juste plus élevé. Des fois c’est comme ça, et d’autres fois, c’est le contraire. Bon nombre de fois, j’ai vendu des billets d’avion à un prix moindre que celui annoncé sur le web. Je ne me l’explique tout simplement pas, pis j’le prends quand ça passe. Bref. Un peu gênée, tu m’as dit le montant du billet. J’ai sourcillé, mais au téléphone, ça s’entend pas. D’un coup, j’ai pris conscience que tu étais sur le point de non-seulement payer 100$ de plus pour ton billet, mais en plus d’accepter des frais de changement incroyablement plus élevés que ceux que tu voyais en ligne, tout ça pour respecter mon travail. Ça fait chaud au cœur ur en tabarouette. Pis j’ai fini par refuser. On s’est quasiment obstinée ; toi tu te sentais mal de finalement ne pas réserver avec moi, moi j’me sentais mal de te faire payer 100$ de plus alors qu’au final, j’aurais touché à peine quelques dizaines de dollars. Dans certains cas, le montant aurait été facilement justifiable. Dans ce cas-ci, non. Si tu savais le nombre de personnes qui nous font travailler dans le beurre, qui nous posent mille questions, qui nous impliquent dans la planification de leur voyage… et qui réservent finalement en catimini sur le web ou avec quelqu’un d’autre. Qui font travailler 4-5 conseillers en même temps. Qui réservent en ligne sous prétexte qu’on n’a pas répondu dans les 10 minutes après qu’ils aient trouvé “le deal du siècle”. Ou qui réservent en ligne pour économiser 10-20$... Et qui accompagne le tout par un beau “Eille mais merci pour tes conseils là!” Ça, chère voyageuse, ça c’est frustrant. Mais toi, t’as été sincère pis respectueuse. Tu m’as promis de revenir vers moi pour d’autres prestations et tu m’as promis plein de belles références. On a fini l’appel en riant et en s’ajoutant sur Facebook pour que je puisse voir tes photos de voyage. Ce soir-là, j’ai gagné bien plus qu’une cliente ou une poignée de dollars, j’ai gagné une belle relation et beaucoup de sérénité avec mon propre métier. Au lieu de voir tout ça de façon négative, j’ai renligné mes chakras pis j’me suis rappelé pourquoi je travaillais dans ce domaine-là - pour échanger au quotidien avec des voyageurs passionnés. J'adore mon boulot et j'adore être capable d'en vivre. J'ai des clients que j'adore plus que tout au monde, dont plusieurs backpacker mais aussi plusieurs voyageurs qui m'achètent des prestations très luxueuses - ça apporte un équilibre incroyable dans mon travail. Ces clients qui se permettent des voyages 5* plusieurs fois par année m'assurent un revenu, ce qui me permet d'être fair-play avec mes clients backpackers et, comme je t'expliquais au téléphone, pouvoir ainsi les conseiller en fonctions de leurs besoins et leurs intérêts. Et parfois, leur besoin, c'est d'économiser 100$. Au final, qui cracherait là-dessus? Même moi, j’hésiterais à payer ce montant-là. Sens-toi pas mal pour avoir booké sur le web. Au contraire, merci pour ton honnêteté, ta bonne conscience et ta volonté de vouloir bien faire. Étrangement, notre appel m'a fait du bien et a remis mes valeurs à la bonne place. Ce serait un réel plaisir de croiser ta route à ton retour de l’Amérique du Sud pour prendre une bonne bière ou un bon café et jaser voyage jusqu'à ce qu'on se tanne! Allez, à la prochaine! Gitane xx

Commentaires


JSV - Bannière publicitaire (2).png
bottom of page