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L'envers de la médaille qui me fait pleurer

J'aimerais ça vous parler de l'envers de la médaille. Tu sais, cette médaille où les voyageurs sont pointés du doigt... Y'a un revers, pis ce sont les gens qui essaient tant bien que mal de faire survivre une industrie complète.


Erf, ça me tentait pas tant que ça de publier cette photo, prise le 11 janvier dernier. Je l'avais gardée pour la revoir dans un an et me rappeler où j'étais. Mais là... je sais que beaucoup de mes collègues doivent ressembler à ça aujourd'hui. Par solidarité, je veux leur rappeler qu'ils ne sont pas seuls à être démolis.


Le 11 janvier, je prenais la décision, dans mon p'tit cœur et dans ma tête, de ne plus rien réserver pour mes clients jusqu'à nouvel ordre. J'ai pas eu envie de faire une annonce public à ce moment-là, parce que de toute façon, y'a très peu de gens qui m'écrivent présentement. J'me suis dit que je les aviserais s'ils m'écrivaient, tout simplement. Mais ça a brassé mon dedans vraiment fort. J'ai shut down complètement, pis j'ai passé une semaine en pyjama. Ça a été mon deuil officiel. Ouin, ça aura pris 10 mois avant de faire le deuil (temporaire) de ma passion, de ma vocation.


Pis là, c'est correct. J'suis en paix avec ça. J'ai des belles journées le fun, j'ai passé par-dessus le trop plein d'émotions pis j'me suis investie ailleurs. Ceci dit... aujourd'hui, c'est une énième journée sombre pour notre industrie. Si vous savez pas c'est quoi, allez lire les nouvelles, vous allez trouver assez vite. Long story short : le gouvernement a interdit tous les vols en direction et en provenance du Mexique et des Caraïbes et impose une quarantaine obligatoire de 3 jours et un test PCR à tous ceux qui arrivent en sol canadien, dans un hôtel près de l'aéroport, aux frais du voyageur. Ils estiment ces frais à environ 2000$, mais c'est flou encore.


J'dis pas que c'est pas correct. En soi, j'les comprends les mesures. Pis anyway, mon choix était fait depuis un bon gros 2 semaines. Mais j'm'étais pas donné de date, t'sais. Sauf que là, y'a une date qui est tombée. Un autre 3 mois. Quatre-vingt-dix jours sans revenus - ou presque - pour les agences de voyages du Canada. Des milliers de dossiers qui seront annulés et pour lesquels des conseillers auront réalisé, encore une fois, un travail bénévole. Des centaines d'avions cloués au sol, à nouveau. Je le répète : je comprends. Mais j'ai d'la peine, pis j'pense que j'ai le droit.


Aujourd'hui, j'suis pas triste pour les voyageurs. Je n'ai pas pitié d'eux parce qu'en partant, ils savaient que ça pourrait éventuellement arriver. Non, c'est pas à eux que je pense. Je pense très fort à tous mes collègues. À ceux qui ont des clients avec double citoyenneté d'un pays des Caraïbes et à qui ils devront annoncer qu'ils ne pourront pas retourner voir leur famille. Je pense à mes collègues propriétaires qui devront, pendant trois autres mois, payer leurs locaux, leurs licences, leurs permis et leurs assurances pour ne pas perdre leur business. Je pense à ceux qui vont à nouveau perdre leur job. Je pense aux conseillers qui vont devoir revivre le stress du mois de mars pour rapatrier des voyageurs à la maison, en plus de leur annoncer qu'ils devront faire la quarantaine obligatoire et débourser pour.


J'veux pas jouer à "Qui qui est pire que qui", mais disons simplement que quand tu vends des voyages, tu peux pas vraiment convertir ton commerce pour les vendre take-out ni maintenant autoriser le pick-up en magasin! T'en vends juste pu.


Je pense à mes amis qui pleurent aujourd'hui comme j'ai pleuré le 11 janvier - et à plusieurs autres reprises dans la dernière année.


Je finirai en reprenant les mots de la douce Marie-Soleil de Blogue & Voyage : "Gardons le moral, fortifiés par cette passion qu'aucune pandémie ne pourra nous enlever."


Écrivez donc un p'tit mot à votre conseiller en voyages pour y dire que vous l'aimez. Ça va y faire du bien.



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